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Labocity2
18 mars 2008

Episode 26, par Chinue et Oona - Conclusion 2nde partie - Fin

Chinue :

Dans la cabane silencieuse, Chinue frissonna, mal à l'aise. Elle se leva péniblement et sortit à pas lents, Oni sur les talons. La jeune femme regarda autour d’elle. L'atmosphère était particulière. Elle le sentait : quelque chose avait changé. Elle continua à avancer et s'enfonça dans la forêt.

Après quelques centaines de mètres, Chinue stoppa net et écarquilla les yeux. Le paysage avait brusquement changé : là où, devant elle, s’épanouissait hier encore son domaine végétal, sa forêt, son univers, une plaine infinie aux herbes balancées par la brise s'étendait à présent, tandis que les reliefs chaotiques et arborés d'Isola se dressaient toujours derrière elle. La frontière qui séparait ces deux mondes était propre et nette, comme si une lame fine, précise et implacable avait tracé un cercle parfait à partir d'un point invisible, au centre exact d'Isola.

Chinue hésita un instant, puis fit un pas en avant. Elle entra dans la zone inconnue, immense et déserte. Sur sa droite, dans le lointain, des cris d'enfant lui firent tourner la tête. En plissant les yeux, il lui sembla reconnaître la petite Rose, qui, chose étrange, évoluait dans les airs, juchée sur la croupe d’un animal ailé, et qui agitait les mains en direction de Oona, allongée dans les herbes hautes.

Elle continua dans leur direction.

---

Réveil en sursaut. Dehors, une sirène retentit. Dans la ruelle sombre, les cris d'un maquereau aviné qui tabasse une de ses putes la tirent brutalement de sa transe. Une rame de métro passe en faisant vibrer les cloisons, aussi fines que du papier à cigarette. Le papier peint défraîchi pue le moisi. Des rats grattent derrière le mur, dans le couloir aux néons clignotants de l'hôtel miteux.

Allongée sur son lit, les pupilles dilatées, la sueur qui perle sur les tempes, la bave aux lèvres, elle tremble. Son rêve s'est envolé. Son univers, son miracle, son échappatoire. Dissous, évaporés, en même temps que les effets de la drogue. Envolées, les chimères. Disparue, la vie rêvée. Encore à moitié inconsciente, les paupières mi-closes, elle regarde autour d'elle. Retour à la case départ. A cette chambre d'hôtel glauque et misérable du quartier le plus pourri de Labocity. Son linceul. Sa prison.

Sur la table de nuit, il y a un pot en porcelaine blanche et bleue. Chinue tâtonne fébrilement à l'intérieur. Plus rien.
Sortir. Se procurer une nouvelle dose. Revenir dans ce trou. Et s’évader.
Encore.


Oona :

Dimanche matin.

Un rayon de soleil vint troubler mon sommeil profond, étrangement paisible.

17h, j’avais dormi toute la journée.

Je titubais jusqu‘à la salle de bains et découvrais dans le reflet du miroir, avec résignation, mon visage blessé, recousu habillement. A partir de ce jour, je ne serais plus jamais la même. J’avais un surprenant sentiment de quiétude, comme si la perte de mon œil avait rendu mon âme sereine. 

Mon mobile bipa. C’était un message de Bartholomé. « Rendez-vous au Pole Universitaire à 18h, c’est le moment de te changer les idées ».

On s’était retrouvés un soir, par hasard, au Tokio Cobbéa Bar et depuis, on ne s’était plus quittés. Notre amitié passée avait refait surface ; aujourd’hui, il ne baignait plus dans toutes ses expériences douteuses, non, il travaillait pour le gouvernement, un genre de garde forestier m’avait-t-il dit. Il ne ferait plus de mal aux autres, il me l’avait juré.

Je sortis prestement de mon appartement, je risquais d’être en retard à notre rendez-vous. Dans la précipitation, mon sac chuta et son contenu se répandit sur le sol. Je ramassais rapidement tout ce fourbis : crayon, mouchoirs, téléphone, clés… et un tout petit livre vert sans titre. Je ne me souvenais pas avoir détenu un tel ouvrage.

Je l’ouvris.

A l’intérieur, une ligne manuscrite « A toi qui t’égare dans la forêt nocturne, surveille bien tes pas, trouve l’issue et tu renaîtras au petit matin, seule, sans tes démons ». Il y avait aussi des photos de moi, dans une forêt, accompagnée par une grande dame noire, une petite fille, un jeune homme, Mme. Ainigriv et ma confidente Beirut*. 

La forêt ? Je n’y avais jamais mis les pieds.

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Commentaires
A
Hé oui, c'était un peu l'idée...
O
"Je me sens prêt pour une troisième saison" mais Arthélie, tu es un homme ? Quelle étrange histoire, c'est à n'y rien comprendre !
A
J'ai pris un grand plaisir à participer à cette aventure. Entre délires chimériques et glauquitudes - vous me pardonnerez ce néologisme - je pense que chacun y a trouvé son compte. Ça a été un plaisir de rebondir sur vos pistes et de lancer les miennes que vous avez suivis.<br /> <br /> Je me sens prêt pour une troisième saison...
C
Une aventure qui se termine, mais plein d'autres projets en tête!!<br /> Allez, bonne route à toutes et tous... et merci pour votre participation!
B
Rêve ou réalité... une saison 2 assez mystique et chimérique... Que nous réservera la saison 3... ?<br /> D'ailleurs y en aura-t-il une... encore une fois seul le temps nous le dira... en attendant encore bravo aux administrato-labocitadins !
Labocity2
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